Les présidents des clubs de football de Polynésie se sont réunis samedi matin au siège de la fédération tahitienne de football (FTF) en vue d’assister au congrès annuel de la saison 2019-2020. Ce fut également l’occasion de procéder au vote du renouvellement du bureau de la FTF qui a vu la réélection de Thierry Ariiotima au poste de président pour les quatre prochaines années.
Après un bilan d’activité mené par la directrice générale Moeama Mu-Greig, un bilan financier mené par le contrôleur financier Jean-François Martin, les présidents des clubs polynésiens ont validé à l’unanimité les comptes du dernier exercice et réélu à l’unanimité Thierry Ariiotima au poste de président de la FTF. Pour rappel, Thierry Ariiotima est devenu également en mars dernier le vice-président de la confédération du football océanien (OFC).
Le bilan des quatre dernières années est relativement riche. Au niveau sportif, on peut citer les deux titres de vice-champions du monde des Tiki Toa en 2015 et 2017, la distinction de plusieurs Tahitiens lors de ces Coupes du monde (Heimanu Taiarui et Jonathan Torohia) mais également la qualification de la sélection U20 pour la Coupe du monde U20 qui s’est déroulée cette année en Pologne.
On peut noter également le chemin parcouru au niveau du football féminin, mené par Stéphanie Spielmann la chef de mission « football féminin » de la FTF. On peut citer également le succès grandissant du Festival des îles, un événement d’une envergure exceptionnelle ayant même éveillé la curiosité des instances dirigeantes de la Fifa et de la FFF.

On peut également noter les nombreuses formations de coaching, d’arbitrage proposées par la direction technique, menée par Patrice Flaccadori, ou encore la multitude de compétitions, de plateaux, les sections sportives, les journées portes ouvertes, championnats de football, futsal et beach soccer destinés à des catégories d’âges de plus en plus larges, à Tahiti mais aussi dans îles. Toutes ces actions font occuper au football un place importante dans la société polynésienne et jouent un rôle dans l’accompagnement, l’éducation de sa jeunesse.
L’attente des clubs reste malgré tout importante. Les infrastructures, sont pour certaines vieillissantes et la demande est forte à ce niveau. Un label pour les clubs a d’ailleurs été mis en place récemment, visant, entre autres, à réaliser un état des lieux. Lors de ce congrès, certains présidents ont félicité l’équipe en place qui va devoir œuvrer pendant quatre nouvelles années. SB/FTF

Parole à Jean-François Martin, contrôleur financier :
Une satisfaction de voir les comptes approuvés à l’unanimité ?
« Oui, tout à fait. Cela fait plusieurs années maintenant que les clubs se rendent compte du sérieux de la FTF sur la tenue de ses comptes. Un commissaire aux comptes approuve et certifie les comptes. C’est très agréable de voir que les clubs approuvent à l’unanimité les comptes, basés sur les documents qu’on leur a transmis et sur la présentation faite en séance. Je pense que les clubs prennent aussi en considération qu’on est devenus une vraie entreprise, avec un petit peu moins de 400 millions de produits et de charges. »
Il y a une progression dans cette gestion ?
« Tout à fait, nous avons organisé un petit peu différemment le département comptable avec l’arrivée de personnes extérieures et c’est vrai qu’on est en mesure de sortir les comptes plus vite que d’habitude. J’espère que les années suivantes, ce sera comme ça. »
L’aide aux clubs va se développer en parallèle de la demande de justificatifs ?
« Tout à fait. Les subventions de la Fifa sont comme des projets à gérer, il faut fournir des justificatifs. On va faire pareil avec nos clubs ou les associations qui gèrent le beach soccer ou le futsal. On donne déjà des subventions, on va certainement les augmenter mais il va falloir que l’on renforce le contrôle de l’utilisation de ces subventions. »
« Les subventions viennent principalement de la Fifa mais pas seulement. Il y a également la fédération française de football, l’OFC, les sponsors et puis les recettes générées par les compétitions elles-mêmes mais ces dernières sont généralement dépassées par les charges. Ce sont bien les subventions et les sponsors qui nous permettent de réaliser toutes ces actions-là. »
Parole à Thierry Ariiotima, président de la FTF :
Quel est le bilan de ces quatre années ?
« La directrice générale Moeama Mu-Greig a été claire dans son rapport moral. Aujourd’hui, les présidents ont constaté tout ce qui s’est passé de positif pendant ces quatre années au sein de la fédération tahitienne de football. Il y aura toujours des progrès à faire, notamment au niveau de la communication, car certains présidents dans les îles ne sont pas forcément au courant de tout ce que l’on entreprend. Mais globalement, ils sont contents d’être venus, très nombreux d’ailleurs. Ils ont pu écouter un bilan détaillé, un rapport moral qui n’a pu que faire du bien. »
Les clubs attendent plus d’aides ?
« Les clubs ont besoin d’être financés. Ils ont du mal à s’en sortir. Si on peut les aider, on le fera, mais avec certains critères. Je suis moi-même un président de club et je suis bien au courant de leurs soucis. Notre but est également que notre football devienne un football d’élite et que notre fédération atteigne un niveau international, sur le plan technique comme au niveau de l’organisation. Il faut travailler davantage pour être encore plus professionnels. La fédération est l’émanation des clubs, on se doit de trouver des moyens de les aider, en espérant que le gouvernement va nous suivre dans nos objectifs. On a beaucoup de dépenses pour les sélections. On veut les meilleurs pour chaque tournoi mais certains ne peuvent être disponibles à cause des congés qui ne sont pas pris en charge par le Pays lorsqu’ils sont fonctionnaires. J’espère que l’on avancera sur ce point-là. »
Quels sont les objectifs ?
« On va poursuivre ce que l’on a commencé à mettre en place, le football féminin par exemple, que l’on a commencé à remettre en place il y a trois-quatre ans. L’objectif est désormais d’aller vers l’élite, de manière générale. Le but de la fédération, c’est que Tahiti soit le meilleur en Océanie, même si cela ne va pas se faire du jour au lendemain. « Ensemble vers 2023 » est un programme qui vise à faire en sorte de travailler ensemble, avec les présidents, les clubs, les membres du comité exécutif, les formateurs, les éducateurs, les entraineurs…pour atteindre les objectifs. »