Entretien avec Samuel Garcia, coach de l’équipe première de l’AS VENUS !
“Cette année c’était une année particulière parce que normalement il y a toujours 2 équipes qui sont qualifiés pour la champions League. Avec les conséquences du Covid ils n’ont pas pris de risques, ils ont pris les 8 meilleurs équipes.
Nous avons eu les PLAYS OFF le 24 juin contre l’AS Pirae et nous avons remporté cet affrontement qualificatif pour l’OFC Champions League 2022. À partir de là ça a été très court car ce genre de déplacement demande toute une organisation, surtout que nous sommes partis avec une délégation de 32 personnes.
Pour revenir un peu sur ce match, il était décisif. Nous avons une team qui aime les matchs décisifs. C’est une belle équipe de Pirae que nous avions devant nous, ils avaient fait un beau parcours. Par moment pendant le match nous avons subi, mais on a su marquer sur quelque chose que l’on travaille toute l’année, les coups de pieds arrêtés. On a bien su les contenir et fermer le jeu parce qu’on avait pour objectif de partir en Nouvelle-Zélande cette année. C’était notre objectif !
Le départ pour la Nouvelle-Zélande 1 mois après les plays off a suscité beaucoup de recherche de fonds, de trouver de belles installations pour être dans de bonnes conditions et donc pas mal de boulots. Mais on a tout de même réussi vu les délais, et par cette occasion je tiens à remercier toutes ces personnes qui nous ont accompagné tout au long de cette aventure. Notamment, la Fédération Tahitienne de Football avec la commune de Mahina, tous nos partenaires et sponsors.
On est parti d’ici le 27 juillet, en sachant que la compétition commençait pour nous le 4 août contre Central Coast. Donc, avec l’expérience des déplacements qu’on a pu faire dans notre carrière, on sait que c’est très important, même s’il y a un minimum de décalage, d’arriver en avance pour pouvoir bien se préparer.
On a été logé au Bruce Pullman Complexe à Takanini. Un super complexe avec tout à proximité à une cinquantaine de kilomètres de la ville, mais un endroit exceptionnel. « On sortait de la chambre, on était sur le terrain de foot et on avait nos salles de récupération, les bassins d’eau et tout le confort.
Le fait d’arriver le 27, ça nous a permis de prendre la température en sachant que c’était la fin de l’hiver. On a joué un match de préparation contre TAKANINI pour nous mettre en jambe pour notre premier match. On a joué à domicile chez eux.
Ce match m’a permis de bien choisir les joueurs qui allaient débuter le tournoi contre Central Coast parce qu’on sait que c’est important de toujours bien rentrer dans un tournoi. Ça faisait un petit moment qu’on n’avait pas eu de repères internationaux avec l’équipe de Venus depuis l’OFC Champions League de 2020.

On est rentré dans le match avec un peu de timidité, mais ils nous ont facilité la tâche et surtout on a été très efficace et très opportuniste ! Donc très rapidement on a tué le match. Entre guillemets, même si on parle de l’équipe, c’est filou qui a tué le match rapidement. Et donc on rentre à la mi-temps avec 2 – 0, ce qui oblige Central Coast à sortir une très belle équipe. Et puis un moment donné, ils commettent une erreur et on met le 3ème but et le match était plié. Donc on est super bien rentré dans ce tournoi et on était content.
Ensuite, on avait besoin de se projeter. Pour ces tournois, ce qui n’est pas évident à gérer, se sont les matchs tous les 3 jours. Le lendemain de match tu fais un décrassage et le surlendemain tu récupères et tu t’entraines sans trop te fatiguer parce que le jour d’après tu rejoues ton 2ème match. Et c’est pour ça que c’est primordial d’avoir de belles installations et d’avoir tout à disposition pour récupérer car c’est le plus important.
Parce qu’après, ce n’est plus là que tu progresses, ou du moins Athlétiquement. Tu es plus dans la stratégie, dans la gestion de la fatigue. La chose la plus importante, c’est que quand tu gagnes tu récupères plus vite et donc le fait d’avoir gagné, le lendemain tout le monde avait le sourire.
J’ai observé toutes les équipes forcément sur tous les matchs, j’avais découpé tous les matchs de play-off de qualification et pour moi la meilleure des équipes de notre groupe, c’était LAE City. Car dans cette équipe il y a 7 internationaux qui étaient au Qatar. Ils ont de très bons joueurs et c’est une équipe qui a beaucoup de moyens ! On savait que le match était primordial. De plus, ils avaient fait match nul contre Galaxie FC pour leur premier match, donc ils avaient absolument besoin de gagner. Mais si on pouvait gagner, ça nous facilitait la tâche parce qu’on était directement qualifié pour la demi-finale. Et ça, c’est un paramètre très important aussi.
On a fait un très beau match dans le contenu. Ça s’est joué encore une fois sur des détails pas anodins parce que ce sont des choses qu’on bosse tous les jours et toutes les semaines. Ça fait depuis que je suis avec l’équipe, qu’on le bosse toutes les semaines. Ça s’est joué sur un coup de pied arrêté. On gagne 1 – 0, donc merveilleux, ça veut dire qu’à la fin de ce match là on est qualifié pour les demi-finales et ça, c’était une grande victoire pour nous. Parce que quand on fait le chemin en arrière, en 2020, nous étions qualifiés pour les quarts de finale et le COVID nous a arrêté. Et on avait un objectif parce que c’était une nouvelle Champions League, c’était d’aller plus loin que le quart de finale, et nous avions passé un cap et ça c’était très important pour nous.
Ce match là nous projette sur le 3ème match face à Galaxy. Donc, étant donné qu’on était qualifiés, nous avons pris l’option de faire jouer les jeunes et surtout de faire reposer tous ceux qui avaient joué les 2 premiers matchs. Et ceux également en sursis pour ne pas qu’ils soient suspendus.
On a fait reposer un maximum de joueurs et j’avais un but aussi ! Je me projette aussi sur les sélections, car nous avons 6 joueurs de la sélection Aito Taure’a de Bruno TEHAAMOANA. Et je me suis dit, c’est moi qui vais les faire jouer en premier la Champions League. J’aime ces choses-là parce que j’aime la formation, donc je leurs ai donné la chance de pouvoir s’exprimer à une Champions League au 3e match de poule. On perd le match mais ça a été une bonne option.
Dans le football à un moment donné, il faut réfléchir et prendre les bonnes décisions ! Gagner tous les matchs pour arriver en demi-finale et plus rien avoir dans le chargeur ce n’était pas une option. Ce qui s’est passé avec mon ami Tagawa, qu’on a rencontré en demi-finale. Lui qui est un garçon très intelligent, mais il n’avait pas la chance que nous avions, d’avoir un effectif étoffé pour faire tourner les joueurs. De plus il n’était pas dans les mêmes conditions de qualification que nous. Il était dans l’obligation de gagner. Nous avons vu que ça a été bénéfique, car nous n’avons eu aucun suspendu, aucun blessé et les joueurs ont régénéré pour pouvoir se projeter sur la demi-finale.
De faire jouer l’équipe 2nde, c’était la chance de donner à des enfants de 16 ans, 17 ans, de jouer une Champions League et ce n’est pas donné à tout le monde. C’est dans l’optique également de leur donner une belle expérience dans le cadre de la sélection nationale des moins de 19 ans à se qualifier pour la coupe du monde FIFA en Indonésie.
Donc pas blessé, pas fatigué, bien dans la tête, les joueurs savaient ce qu’on voulait faire. On savait où on voulait aller, on avait un plan en tête et le plan était unanime pour l’ensemble de l’effectif et du staff. Et derrière nous nous sommes projetés sur la demi-finale.
J’avais bien observé Hienghène forcément, encore une fois couper les images, fais des séances vidéos ! On savait comment ils jouaient. Mais on savait aussi qu’ils avaient plus de jambes. Donc on avait la certitude qu’il fallait tenir la cadence.
L’idée dans ce match c’était vraiment d’être prudent et de les emmener le plus loin possible pour qu’en 2e mi-temps on puisse faire la différence. Il se trouve que s’est passé et que très rapidement quand tu es en confiance, on est vite rentré dans le match et on a plié le match.
Voilà donc très content, on avait atteint nos objectifs, on était déjà en demi-finale et cette victoire face à Hienghène nous a permis de de nous projeter sur la finale. Chose qui n’était jamais arrivée pour l’As Vénus. Donc quelque part, on a rajouter une belle page à l’histoire de l’As Venus.
Ensuite nous avions la certitude forcément qu’on tomberait sur Auckland City. Donc comme d’habitude, on les a bien observé. Et on savait comment jouer contre eux. C’était la première finale pour tout le monde, même pour le coach. J’avais été jusqu’en demi-finale à l’époque et je m’étais fait éliminer. Donc moi avec un peu de recul maintenant j’avais pas de pression particulière mais j’avais peur que l’enjeu l’emporte sur le jeu. Et finalement on a dédramatisé, on a bien préparé le match et on a rien changé à ce qu’on faisait.
On rentre dans le match, on subit un peu le jeu en première mi-temps. On repart sur la 2e mi-temps ou on a beaucoup de situations arrêtées mais on perd le match 3 – 0 face à une très belle équipe d’Auckland City.
Une très belle expérience acquise pour tous, lors de cette champions league 2022 !